Il faut changer de méthode pour débloquer l’Europe

Publié le par Désirs d'avenir 57

Il faut changer de méthode pour débloquer l’Europe

Ségolène Royal présentait, mercredi 12 octobre, devant une centaine de journalistes, ses propositions pour « débloquer l’Europe », suggérant de « redonner aux citoyens une envie d’Europe » en leur montrant « pourquoi nous sommes ensemble et pour quoi faire ».

« L’Europe est bloquée, nous le voyons tous. La France est isolée. (…)
Les peuples ont découvert qu’une partie de la construction européenne s’était faite en dehors d’eux, qu’on les avait peu ou mal associés. Ils ont aussi perçu qu’il n’y avait pas ou plus de consensus sur le modèle européen, sur l’Europe que l’on veut, l’Europe dont on rêve. Est-ce une simple zone de libre échange où chaque pays tente de faire concurrence à l’autre en baissant ses impôts et sa protection sociale, quitte à briser la cohésion sociale et à laisser se développer les populismes ? Ou est-ce un ensemble solidaire, uni par des valeurs et par la volonté commune que les pays les riches tirent les autres vers le haut ? Je veux débloquer l’Europe et sortir la France de l’isolement. il faut changer de méthode. Oui, il faut relancer l’Europe à travers la politique, mais la politique ne se réduit pas aux institutions. Les institutions doivent être au service des objectifs politiques, pas l’inverse . Il faut d’abord réaliser l’Europe par la preuve et redonner aux citoyens une envie d’Europe. Je propose d’abord une refondation des objectifs européens.

1. L’Europe de la paix :
• Reprise des aides à l’Autorité Palestinienne,
• Proposition d’une Conférence Internationale de Paix au Moyen-Orient,
• Améliorer la coordination judiciaire contre le terrorisme mettre en place un Parquet Européen.

2. Lancer l’Europe des énergies renouvelables :
• Mise en place d’une fiscalité européenne très incitative en faveur des énergies renouvelables et des économies d’énergie.

3. L’Europe de la recherche et de l’innovation :
• Sortir du pacte de stabilité les dépenses relatives à l’innovation et à la recherche, augmenter les budgets dans ce domaine

4. Une agriculture respectueuse de l’Environnement
• Réorienter la PAC
• Régionaliser la gestion des aides PAC.

5. L’Europe des Transports propres :
• Mettre en place une ressource propre, par prélèvement sur les accises ou péages existants, pour financer les réseaux transeuropéens de transport.

6. L’Europe qui protège les salariés :
• Délocalisations : supprimer les aides européennes aux entreprises qui délocalisent d’un pays européen vers un autre pays européen ; au niveau national, faire rembourser les aides publiques aux entreprises délocalisant à l’extérieur de l’Union Européenne ; promouvoir au sein de l’OMC la prise en compte des critères sociaux et environnementaux,
• Mettre en place des minima sociaux européens, avec un calendrier,

7. L’Europe pour les jeunes :
• Offrir le droit à tout jeune en formation (apprentis, étudiants, …) de poursuivre un séjour d’étude dans un autre pays européen que le sien.

A propos de l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne, Ségolène Royal a rappelé que le processus “se terminera par un référendum. Un certain nombre de conditions doivent être remplies, par rapport à l’inquiétude des opinions sur la stabilité des frontières de l’Europe. Cette question sera débattue. Il faudra pour que le peuple français se prononce, avoir entre-temps apporté un certain nombre de garanties. Le référendum ne sera pas facile. Il va falloir beaucoup de travail, d’évolution, pour que le peuple français se prononce positivement. Ce travail est entre "les mains de tous”. Interrogée sur la coordination des politiques économiques, Ségolène Royal a suggéré une réforme du pacte de stabilité “Le pacte de stabilité est le seul instrument de coordination des politiques économiques. On en connaît les lourdeurs, on sait aussi que parfois les grands pays n’hésitent pas à s’en affranchir. Tout ceci n’est pas sain, et il n’est pas sain non plus que la Banque centrale européenne ait pour seul objectif la maîtrise de l’inflation et non la croissance. Il faut retrouver le sens des choix politique pour piloter l’économie européenne et rendre à l’Eurogroupe (les ministres des Finances de la zone euro) capacité de pilotage. Il faut remettre la politique au premier plan. Ségolène Royal (qui s’est rendue notamment en Autriche, Suède, Espagne et Italie, et a rencontré à Bruxelles le président de la Commission européenne José Manuel Barroso) fera le tour de « la totalité des capitales européennes », à partir de novembre.« Je veux que les Français retrouvent une envie d’Europe, nous ne laisserons pas l’idée européenne aux libéraux ».

Publié dans desirsdavenir57

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F
Interessant ce blog, dans un esprit totalement différent, un site amusant : http://presidentielles-2007.new.fr<br />  <br /> <br />  <br />
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T
Nous avons de continuer  l 'Europe brisée dans son élan par les résutats  graves du non au réferendum .Seules les propositions de Ségolène et sa volonté d'agir feront sortir l 'Europe de l ' ornière .
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E
Merci pour ce rafraichissement connu (et qui prouve une nouvelle fois que Ségolène Royal a des choses à dire ...si on écoute)...et ce n'est en rien incompatible avec sa dernière sortie sur le sujet (contrairement à ce que veulent laisser penser certains...):1) l'entrée de la Turquie c'est pour dans 10 / 15 ans ... et avec du volontarisme politique on peut penser que la Turquie...et la France seront biens différentes (en mieux)2) il y aura un référendum ... et oui dans un référendum ce sont les citoyens qui ont le dernier mot....et le président, garant des institutions doit l'assumer.
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S
PARTI-UE-TURQUIE - 07/04/2004 20h29 - AFP Ségolène Royal pour la Constitution et l'entrée de la Turquie dans l'UE PARIS, 7 avr (AFP) - La nouvelle présidente (PS) de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, a déclaré mercredi qu'il fallait dire "oui" à la Constitution Européenne et qu'on ne pouvait pas dire "non" à l'entrée de la Turquie dans l'UE. "Il faut dire oui à la Constitution bien sûr", a déclaré Mme Royal sur France Inter tout en reconnaissant que le PS est "un parti européen mais il y a plusieurs sensibilités qui s'y expriment". Elle a aussi rappelé que le PS appelait de ses voeux un référendum sur le sujet. "Moi je pense qu'on ne peut pas dire non à la Turquie", a-t-elle ajouté car "si l'on croit aux valeurs que l'on défend au niveau européen (...) on a toujours intérêt à tirer vers nous plutôt qu'à refouler vers l'extérieur". Si elle a reconnu que cela pouvait poser "un certain nombre de problèmes" et qu'il fallait "peut-être un certain nombre d'étapes". "Les Turcs sont quand mêmes très proches des Grecs, pourquoi on prendrait les Grecs et pas les Turcs?", a-t-elle ajouté.
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