Ségolène Royal rencontre les militants parisiens

Publié le par Désirs d'avenir

"Vous êtes pas mal non plus", lâche du tac au tac Ségolène Royal en éclatant de rire. Et le militant qui venait de la complimenter sur sa beauté est aussi ravi que la salle. Courtiser le public plus que le parti, la candidate à l'investiture du PS s'en tient à cette stratégie depuis le début de l'année et s'en est fait un style. Mardi soir, dans une salle de gymnase du XIXe arrondissement de Paris, le ségolisme est en marche.

Pas de long discours mais seulement quelques remerciements aux 700 militants socialistes venus à sa rencontre. Des mots bien choisis mais exprimés très spontanément. " Je ne suis pas encore en campagne mais en phase d'écoute et d'échange, précise-t-elle. C'est un moment symbolique très fort". Et quoi de mieux pour dialoguer que de se tenir debout au milieu du gymnase et non pas flanquée derrière une tribune. "Je n'ai pas disposé les chaises, je ne suis pas scénographe, sourit un proche de la présidente de Poitou-Charentes. Mais c'est le principe du forum participatif ". Quelques questions sur le pouvoir d'achat, l'éducation ou le mariage gay ont pourtant été préparées à l'avance. Mais lorsqu'une militante se lève au bout d'un quart d'heure pour critiquer "ce manquement à la démocratie participative ", Ségolène Royal saisit la balle au bond. "Vous avez raison, je vais raccourcir mes réponses et vous laissez plus la parole".  "C'était un bon test de sa personnalité et elle a très bien réagi, commentera une jeune militante. Elle inspire confiance ".Et la salle l'écoute effectivement religieusement dérouler des paroles de diagnostic mais également d'espoir. Sans cesse dans le rappel de son action sur le terrain, la députée des Deux-Sèvres veut parler à "la France des territoires, à la France qui souffre". Quatre vieux sympathisants du quartier approuvent sa démarche. " Elle plaît car elle parle sans tabous des problèmes des Français. Sa fraîcheur et son pragmatisme la rendent forte " résume Francis.

Un peu plus loin, une nouvelle adhérente analyse ce courant de sympathie. "Ce soir, je l'ai vue autrement que dans les médias qui présentent ses phrases-choc à la façon de Sarkozy. Mais derrière l'image, on sent une femme concrète et combative". Aucun militant n'évoque son absence supposée de programme détaillé. Et lorsqu'un jeune de quinze ans l'interroge sur ses propositions en matière de politique étrangère, Ségolène Royal répond brièvement et renvoie à la lecture d'une interview sur ce thème à paraître jeudi dans Le Monde. Le ségolisme, c'est flairer les attentes de l'opinion et y répondre suivant le bon tempo. Elle s'attarde toutefois sur l'Europe. Là encore, pas de développement théorique mais un point d'accroche concret : "Il faudra relancer l'Europe en pensant l'après-pétrole. Voilà un sujet crucial qui pourra mobiliser tout le monde". Les applaudissements nourris sonnent déjà comme une confirmation. Après une heure trente d'échanges, la compagne de François Hollande remercie la salle et encourage les militants à "écouter à et à débattre". Les photographes se bousculent pour immortaliser sa sortie à pas rapides, le sourire est celui d'une star de cinéma. "Qu'elle est belle" glisse une vieille dame. Alors que son véhicule démarre, elle salue fenêtre ouverte les passants qui l'applaudissent, un bouquet de fleurs posé sur les genoux. Le ségolisme ou la construction d'une icône populaire.

Publié dans desirsdavenir57

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